Les adhérences sont-elles fréquentes ?
La fréquence d’apparition des adhérences varie selon l’endroit où elles se forment (dans la cavité abdomino-pelvienne ou la cavité utérine) et leur type.
Les adhérences de la cavité abdomino-pelvienne
- Les adhérences post-infectieuses peuvent notamment survenir à la suite de salpingites (infections des trompes). Une salpingite peut passer totalement inaperçue sur le moment (par exemple quand il s’agit d’infection à un germe particulier et très fréquent, le chlamydiae trachomatis) mais entraîne très souvent la formation d’adhérences, dans 12 à 54 % des cas. Les adhérences peuvent être dues à d’autres infections de la cavité abdominale : appendicite, sigmoïdite (infection du sigmoïde, partie finale du gros colon), cholécystite (infection de la vésicule biliaire), et péritonites (infection des parois internes de la cavité abdominale). Leur fréquence est difficile à déterminer.
- Les adhérences post-opératoires apparaissent jusqu’à 63 à 97 % lors des interventions. Leur fréquence d’apparition et leur sévérité dépendent de nombreux facteurs : le type et la durée de l’intervention chirurgicale, la voie d’abord (laparotomie ou cœlioscopie), l’organe opéré, la présence d’hémorragie, et de facteurs liés à chaque personne. C’est la raison pour laquelle il est très difficile d’estimer la fréquence de survenue des adhérences post-opératoires. Il semblerait que la myomectomie (enlever un fibrome sur l’utérus) représenterait en chirurgie gynécologique l’intervention la plus impliquée dans la formation de ces adhérences.
- Les adhérences dues à l’endométriose correspondent à la présence d’endomètre (muqueuse normalement à l’intérieur de l’utérus) à un endroit inhabituel. Elle peut toucher tout ou partie des organes pelviens (en particulier les trompes et les ovaires mais aussi la vessie et le tube digestif) et est accompagnée d’une inflammation qui est responsable de la formation des adhérences. Il existe de nombreux degrés de sévérité et il est ainsi difficile d’estimer la fréquence des adhérences.
Les adhérences de la cavité utérine (synéchies)
- Les synéchies post-infectieuses : elles peuvent survenir lors d’une endométrite (infection de l’endomètre, tapissant l’intérieur de la cavité utérine). Elle est rare, et peut survenir après un curetage, une hystéroscopie (en particulier pour enlever un fibrome), ou un accouchement compliqué d’infection. Dans ce contexte, l’apparition d’une synéchie est imprévisible, et inévitable en l’absence de moyen de prévention, mais ce risque est difficilement quantifiable.
- Les synéchies post-opératoires : la fréquence de formation d’adhérences post-opératoires suite à une hystéroscopie opératoire pour un myome unique (geste chirurgical à l’intérieur de la cavité utérine, par les voies naturelles) varie de 7,5 à 40 % selon les raisons et le type d’interventions. L’opération la plus pourvoyeuse de synéchies est la myomectomie (ablation d’un fibrome). Après un curetage pour un avortement, il peut y avoir jusqu’à 37,6 % de synéchies, la plupart du temps fines et peu étendues. Dans le cas d’un curetage pour une fausse couche, la fréquence d’apparition de synéchies est de 17 à 30 %.